vendredi 28 septembre 2012

-À propos de la vie

Elle:
Ce serait cliché que de le dire.

La vie est fragile.
Il faut un tas de petits miracles pour qu’un être naisse et voit la lumière du jour.
Un tas d’autres petits et grands miracles pour qu’il grandisse, s’épanouisse, jouisse et fasse à son tour un autre miracle… Pour qu’à son tour il grandisse, s’épanouisse….
Oui, c’est fragile la vie, mais si tenace et si fort à la fois.
Je me rappelle petite, avoir planté une toute petite graine dans la terre et de m’être exclamée de joie quand j’ai vu la si petite pousse verte pâle sortir trop doucement de la terre. Quand l’enseignante nous a expliqué que cet embryon d’arbre deviendrait un pommier, comme celui de la cour en face de notre classe, je n’en ai pas cru un mot! Comment quelque chose d’aussi fragile, de si petit pouvait devenir immense et si solide que je pouvais monter dedans, devenir si fécond que je pouvais en goûter les fruits?
J’ai eu le même sentiment à la vue de ma fille à sa naissance. 
Je savais bien qu’un jour elle serait grande, mais en comptant ses petits orteils et en regardant son petit nez frémir à chaque respiration, je ne pouvais croire ni même imaginer la femme qu’elle deviendrait.
La même chose pour l’amour; quand enceinte de mon fils, je me demandais comment je ferais pour aimer deux êtres autant! 
Je ne pouvais concevoir que tout l’amour que je ressentais pour sa grande sœur, pouvait exister en double dans mon cœur. Inquiète, je me demandais comment il ferait pour vivre avec ce déséquilibre d’amour. Je n’avais pas encore compris combien l’amour devient exponentiel, avec le nombre de gens que l’on aime!
Alors oui, si la vie est fragile et si dans un claquement de doigt elle peut sombrer dans les pires atrocités et ne tenir qu’à un fil. Le miracle de sa force se démontre à tous les jours. Il suffit de regarder bien comme il faut. Rien ne vient sans ce petit miracle qu’est le souffle vital qui nous habite. Il est comme un petit tison qui se transforme en petite flamme, qui fini par brûler le papier, qui brûlera à son tour le petit bois, qui lui aidera à enflammer la bûche qui nous réchauffe…

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Lui:

 La seule certitude qu’on puisse avoir à la naissance, c’est d’être destiné à mourir.
Quelle triste destination…
Pourtant, on serait tenté d’accélérer le voyage si la destination n’était pas si funeste… 
Ou plutôt devrais-je  dire funèbre.
Car la mort n’est pas forcément funeste.
Elle nous permet de prendre notre temps, ou du moins nous incite à le faire.
Prendre le temps de vivre pleinement.
Apprendre constamment pour repousser la date d’arrivée.

Au début, la vie est nue.
S’y greffent des blessures et des bonheurs qui lui donnent ses couleurs.
Cette vie qui est fragile et forte à la fois, dont il faut user sinon c’est elle qui vous usera.
Elle vous dessèchera l’âme et fera de vous un monstre, car sans admiration, il n’y a pas d’amour.
Et sans amour,  il n’y a pas d’humanité.
Il faut cette étincelle, cette folie qui pousse à surmonter les échecs jusqu’à réussir.
Sans la passion, il ne reste que des morts-vivants se nourrissant de velléités.
La passion est source d’énergie, c’est un carburant formidable.
Elle fait s’ouvrir les bourgeons qui offrent leur beauté inspirante à qui veut bien les voir.
La vie est un tourbillon de souffrances, de labeurs, de douceurs et de joies.
Il n’y a pas de joie aussi intense que la souffrance, il n’y a pas de vie sans mort.
Tout est lié.
Il faut apprendre à cultiver et à célébrer les bons moments.
Ils sont indissociables des mauvais moments.
Il ne reste que notre aptitude à choisir nos souvenirs et à aller de l’avant… Mais pas trop vite.



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