dimanche 4 novembre 2012

Les Attentes


Lui:
Déni?
Rêves?
Fantasme…
Projection concrète ?
Espérances…
Désespoirs…
Bienvenue au pays de la météo… Dans un univers où je voudrais performer et réaliser mes buts les plus fous.
Aujourd’hui, probabilités de réaliser mes objectifs de 60%.
Taux d’évènements contraignants de 20%.
Satisfaction relative de 25%.

Demain, ensoleillé…
Les attentes sont un château de cartes… Un salut financier au casino.
Je dis toujours que si les attentes exacerbent le désir, elles finissent souvent par tuer le plaisir.
Elles sont le prélude de la déception.
Elles sont l’enfant en nous, qui constate qu’un comptoir de limonade à cinq sous le verre ne pourra pas remplacer le job que papa a perdu.
Un espoir fou, qui donne des ailes.
Une pensée fugace qui nous fait sourire.
Un boulet qui peut nous plonger dans l’abîme.
 Pour moi, c’est un paradoxe. Une quête d’un juste milieu fluctuant.
J’aime cette douce folie, cette ambition qui donne des ailes.
Toute grande réalisation commence par un rêve.
Mais une fois engagé sur le chemin de la réalisation, il n’est plus permis de regarder en arrière.
Nietzsche affirme que « douter, c’est ouvrir la porte à l’échec ».
Est-ce que l’attente est le maillon faible de la détermination?
L’attente du retour de celle que j’aime, après une longue absence, qui rend ce long baiser plus savoureux que tous les festins gastronomiques de la terre.
La différence entre faire l’amour et faire le sexe…
Le climax, propulsé par l’attente, car on sait déjà notre compatibilité chimique.
Puis quoi?
La routine…
Le quotidien et ses irritants qui nous font sourire… 
Mais qui, comme les vagues, grugent la falaise immuable, la réduisent doucement en sable.
L’amour se transforme en sexe.
Devient banal.
On oublie ce qui est toujours présent.
On s’oublie. On se perd.
Disparition de l’amour vers le néant d’une vie de labeur.
Alors peut-être que les attentes sont le sel de la vie?
Trop de sel vous durcit les artères… Cela finit par vous tuer.
Pas assez de sel….
Aucun goût.
Plus d’électrolytes.
Pas d’action.
Bon…
J’ai de grandes attentes en ce moment.
Je vais trouver le juste milieu.
Je m’y attèle maintenant. Mais je dois préparer le souper.
Peut-être après le lavage.
Ce soir, il y a cet ami que je n’ai pas vu depuis longtemps.
Demain alors.
Mais demain, c’est si loin.
Et si ma mémoire est bonne, lorsqu’on annonce ensoleillé, il finit parfois par pleuvoir, alors qu’à l’inverse, on peut rester à la maison et manquer une belle journée.
On ne peut rien prévoir avec exactitude.
C’est la seule chose exacte que je sache, en dehors de la certitude de mourir et de payer des taxes.
Sans attentes, on ne peut-être déçu.
Mais il manque ce petit «oumpf ».
Moi qui suis si affecté par l’ordre des choses… Je suis condamné à vivre dans le chaos.
Alors soit!
C’est mieux de valoir  la peine!
Je ne m’attends à rien de moins.
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Elle:
Petite fille toute menue, avec des yeux si grands qu’ils mangent son visage. Sur la galerie devant la maison. Elle essaie de s’amuser, mais tourne constamment son regard vers le bout de la rue. L’attente est si longue, qu’elle se prend à désespérer la venue de celle qu’elle attend pour aller passer une fin de semaine loin de ce balcon maléfique.
L’attente est toujours longue et ardue lorsque ce qui s’annonce sera de l’ordre du plaisir.
Il passe son dimanche à se promener entre sa chambre et l’ordinateur sur la table de la cuisine. Il soupire et tourne en rond. Il se tend comme une corde sur un arc, se dit qu’il devrait sortir quand même, devrait même appeler une amie et profiter de ce soleil si bon. Il essaie de lire dans le hamac, se relève, parle un peu aux gens qui l’entourent. Finalement il n’aura aucune nouvelle de cette personne qui encore une fois, a autre chose à faire que de passer son dimanche avec lui. Triste mais aussi peu fier de lui, il boude dans sa chambre en écoutant trop fort sa musique qui défoule!
Être déçu de ne pas faire ce qui était prévu. Ne pas savoir comment s’extirper de cette mélasse qui colle au cœur, ne pas être fier de ne pas avoir profité du bon temps et d’avoir attendu. Se dire qu’on ne se fera plus prendre… Et pourtant s’y faire prendre trop souvent!
S’élancer corps et tête perdus dans une relation en ayant l’espoir que ça nous changera de lunette face à la vie, en espérant qu’enfin ce sera facile, joyeux et lumineux. Mettre sa vie en attente que l’autre y apporte sa lumière. Ne plus voir ni le soleil, ni la lune, ni même ses enfants rire. N’être qu’attente et à fleur de peau. Tendue. Marcher sur un fil mince et vertigineux. Tomber et avoir mal, parce que l’autre ne peut changer toutes les saveurs et les couleurs du monde qui nous entoure. Se rendre compte que nous sommes les seuls porteurs de ces lunettes et que c’est à nous de les changer…
Combien de personne sont déçues de leurs relations amoureuses et amicales? Combien de fois ça nous arrive de penser que la vie va prendre un raccourci favorable en présence de l’un ou de l’autre? Comme il est dur de frapper le mur des attentes en couple. Beaucoup n’y survivent pas d’ailleurs…